Bellaciao
A nouveau sur classisme, racisme, sexisme.
Classisme, racisme, sexisme. On a déjà dit que ce triptyque de résistance et de pluri-émancipation ne suffisait pas. On dit moins que c’est le classisme qui est oublié sauf version réduite .
Classisme, racisme, sexisme. On a déjà dit que ce triptyque de résistance et de pluri-émancipation ne suffisait pas. Nous sommes d’accord que la liste des oppressions et dominations est plus vaste que ces trois termes : homophobie, transphobie, etc. Mais l’évocation de ce triptyque sert en quelque sorte de premier « véhicule » au dépassement du registre de la mono-émancipation de la seule lutte de classe capital-travail, elle-même souvent réduite à la seule exploitation de la force de travail dans l’emploi (moins de salaire, plus de temps de travail, précarité, mauvaises conditions de travail, etc), laissant de côté la construction des services publics pour la satisfaction des besoins sociaux du peuple-classe, des 99%.
Ce retour sur classisme - non réduit à discrimination sociale ou mépris de classe et pas plus à pauvrophobie - vient du fait que j’ai eu l’occasion de lire incidemment que le classisme entendu pleinement comme domination de classe ne pouvait faire l’objet, en terme de lutte, que d’une réduction et non pas d’une éradication . Et ce, que l’on évoque le classisme comme phénomène de la domination (qui est multiforme) ou que l’on évoque plus globalement la ou les classes sociales dominantes.
Quel sens a donc cette réduction ? C’est comme si on disait que le racisme ou le sexisme comme forme d’oppression et de domination ne pouvait qu’être que réduit et pas totalement éliminé. Ou que ce n’était pas bon de vouloir l’éliminer totalement car trop risqué. Que cela engageait trop sur des chemins incertains, ceux, par exemple, du totalitarisme, du stalinisme . Mon interlocuteur m’a d’ailleurs dit que la suppression complète des dominations ou oppressions relevait du marxisme voire du marxisme-léninisme que c’était donc hors de propos. En somme, seule une conception social-démocrate était possible contre le classisme mais aussi contre le racisme et le sexisme.
Néanmoins, encore faut-il qu’elle existe cette conception réduite de type sociale-démocrate car elle est aujourd’hui peu lisible que l’on use ou pas du marxisme. Il faut noter ici incidemment que l’on peut être marxiste dans l’analyse de l’activité sociale humaine et de ses dynamiques historiques et social-démocrate c’est à dire limité dans ses perspectives d’alternative en terme de socialisme (ou éco-socialiste ou autre alternative systémique).
Néanmoins, de nos jours, il est déjà bon de vouloir réduire classisme, racisme et sexisme. Même si il y a de quoi rester dubitatif sur l’entreprise auto-limitée.
Alors sans doute faut-il savoir ce que l’on met dans le classisme. Le contenu peut apparaitre au fil de nos combats commun : la réduction des inégalités dans nombre de secteurs y entre en jeu avec une politique des revenus pour le salariat des 99%, avec la fiscalité redistributive prise contre les riches du 1%, l’accès aux services publics (transport SNCF, hôpitaux publics, logements sociaux et politique de résorption de l’habitat en « passoire thermique » , etc…
Christian Delarue
Sur ce sujet et récemment :
Classisme, domination de classe et Lucien SEVE .
http://amitie-entre-les-peuples.org/Classisme-domination-de-classe-et-Lucien-SEVE-Christian-Delarue
Anti-classisme syndical et alternative d’émancipation
Sur Bellaciao
Le classisme dans et hors système capitalisme.
https://bellaciao.org/Le-classisme-dans-et-hors-systeme-capitalisme
L’apparition de la notion de classisme comme domination
https://bellaciao.org/L-apparition-de-la-notion-de-classisme-comme-domination
Féminisme contre classisme
Note de lecture "Féminisme pour les 99% : un manifeste."
http://amitie-entre-les-peuples.org/Feminisme-des-99-Manifeste-Note-Christian-Delarue
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